septembre 7

Connaissez-vous cette méthode pour stimuler la créativité?

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Cet article constitue ma participation à la “farandole des articles”. Un évènement inter-blog dédié à l’art de la vie qui se reproduira tous les mois environ. Le premier hôte de ce carnaval est Philippe du blog Le gourmet végétarien qui nous a proposé d’écrire sur la Créativité.   La créativité! Un thème qui m’intéresse puisqu’il en a été question dans mon mémoire de master. J’ai décortiqué ma propre manière de créer des œuvres, étapes par étapes. Il a fallu beaucoup de temps pour que je me rende compte des mécanismes de création que j’utilisais. Si je devais choisir la qualité la plus importante pour devenir créatif ce serait la faculté de “prendre conscience de nous-même”. Je sais que cette notion revient souvent dans mes articles de manière plus ou moins directe, mais c’est vraiment la clé de tout apprentissage. Et à ceux qui ne seraient pas convaincu de la pertinence de cette faculté, je demanderai « comment progresse t-on ? » En apprenant de ses erreurs. Ok et si maintenant vous n’êtes pas capable de voir quelle erreur vous avez fait ? Comment corriger le tir si on ne sait pas dans quelle direction on a lancé la balle ? Comme il est important de savoir ce qu’on fait pour le rectifier, il est important de savoir ce que l’on ressent pour créer. J’ai écrit beaucoup de pages sur ma propre manière d’inventer, et au lieu de faire une grande dissertation, je vais exposer cette petite méthodologie en quelques étapes. Cette méthode est destinée aux personnes qui pratiquent le dessin ou une autre activité artistique de manière occasionnelle mais aussi aux étudiants en art qui doivent rendre régulièrement des œuvres faites à partir d’un sujet où dans le cadre d’une pratique personnelle.

Je me suis appuyé sur la réflexion de Gilles Deleuze sur l’union du “concept”, du “percept” et de “l’affect”. Ne vous inquiétez pas de la tournure philosophique qu’à l’air de prendre mon article, je vais tout vous expliquer.

    PERCEPTION J’ai adopté un petit carnet que je transporte partout, afin d’y noter ce qui attire mon attention et les idées que je pourrai avoir à n’importe quel moment. À la fin je reprenais ces idées et en faisait une liste. J’en profite pour donner le conseil de se promener beaucoup, de ne pas rester enfermer quand on cherche à élaborer un projet artistique. Le cerveau fonctionne mieux quand il se trouve dans un environnement changeant, étant donné que je suis plasticien, plus je vois de formes plus je peux avoir d’idées. La première étape est de faire une liste des choses qui nous plaisent. Dans le cas du dessin, des croquis, des illustrations, des tableaux, des sculptures... que l’on aime. Ça peut être également des objets, des végétaux, des bâtiments... Bref tout ce qui attire notre œil ou ce pour quoi on a un attachement spécial. Il n’y a qu’à faire une liste de toutes ces belles choses  dans un premier temps.     AFFECTIF Notre sensibilité est le moyen le plus efficace de trouver des points communs entre les choses. C’est vrai aussi bien pour nous-même que pour des éléments extérieurs comme des objets. Guettez les «ça me rappelle...» qui nous arrivent en tête de temps à autre, ils seront très précieux pour cet exercice. Essayez de vous poser la question lorsqu’un élément attire votre attention « qu’est-ce qui me plaît chez cet objet ? » et si possible « à quoi me fait-il penser ? ». Précisez ce que vous appréciez chez cet élément, sa forme, sa texture, ses reflets, ses couleurs, sa composition... Ça peut sembler bizarre de le rappeler mais il y a des gens qui prêtent attention à une chose, et se contentent de démontrer leur attachement d’un « ouais j’aime bien »... « C’est pauvre! » comme dirait Lucchini. En vous posant ces deux questions, vous allez, avec la première, résumer l’objet à ce qu’il vous évoque de positif. Avec la seconde question vous allez raccrocher cet objet à votre vécu et donc créer un lien directement avec lui. Avoir un lien permet de s’impliquer plus dans sa pratique (on est « habité » diront les gens), l’autre avantage c’est que ce qu’on va créer sera personnel et donc on mettra plus de cœur à l’ouvrage. Petit exemple à partir de l’objet “livre” (que j’affectionne évidemment ^^) pour que ce soit plus clair.  
Objet Perception (Liste descriptive) Affectif (pourquoi je suis attiré)
Livre - Pages - Couvertures - Texte - Images - … - J’aime le contact avec les pages entre les doigts et les pages - J’aime me rappeler les promenades que j’ai fait en lisant. D’aller et venir entre le texte et le paysage autour de moi
    CONCEPT Maintenant que ces listes sont faites, tout l’enjeu sera de mettre en relation ces éléments perçus et notre affectif. Il est rare d’avoir tout de suite LA bonne idée de création. En tout cas à pratiquement tous les sujets que je devais rendre pour les ateliers de la fac, j’avais une farandole d’idées mais pas toujours de qualité. À raison de plusieurs sujets par mois, la créativité est très sollicitée dans un cursus artistique. Que l’on se sente d’humeur ou pas, il ne faut donc pas cesser de la stimuler dès que l’on a l’occasion. Ce que je fais en général, c’est de chercher à combler un “manque” entre l’objet et ce qu’il nous évoque. C’est cet espace qu’il faut matérialiser. Il faut combler la « lacune relative » de l’objet et lui insuffler une partie de nous. Concrètement prenez vos deux listes et coupler les éléments de chaque colonne que vous y avez inscrit pour générer des idées. On peut procéder de plusieurs manières pour travailler le matériau, substituer, creuser, additionner, multiplier, laisser faire son imaginaire, déplacer... pour cette dernière étape c’est à vous de voir ce que vous préférez et ce que vous voulez dire.  
Objet Perception Affectif Concept
Livre - Pages - Couvertures - Texte - Images - … - J’aime le contact avec les pages entre les doigts et les pages - J’aime me rappeler les promenades que je faisait en lisant. D’aller et venir entre le texte et le paysage autour de moi Faire rentrer le paysage dans le livre
    En dernier conseil je vous recommande d’acceptez toutes vos idées! Chaque petite idée qui nous vient est soumise à notre auto-critique, Cette dernière peut très vite la trouver comme « nulle » ou « irréalisable » ou autre. Bref elle peut trouver un lot des raisons de ne pas la concrétiser. Si votre idée vous plait, n’écoutez pas cette petite voix. Comme dans l’article “le dessin est une tarte au fromage espagnole”, je suggère fortement de faire taire notre auto-critique et de garder en tête que générer des idées est uniquement une étape de ce qu’on va finalement créer. Au lieu de se dire que ce qu’on fait est nul, remplacez cette affirmation par « cette idée va me servir à en atteindre une meilleure ». C’est beaucoup plus agréable à entendre non?   Maintenant il ne reste qu’à penser à la mise en œuvre, pour ça voici quelques questions pour vous orienter : - Quelle action je voudrais appliquer à l’objet ? Reproduire, gratter, multiplier... - Quelle technique est la plus appropriée pour ça ? Dessin, photo, vidéo... - Quelle émotion je souhaite faire ressortir ?   L’idée ne viendra probablement pas tout de suite même après toutes ces étapes. Alors prenez du temps pour vous détendre et laisser le tout décanter. Lisez une ou deux fois vos notes de manière superficielle et laisser faire votre inspiration. Dès que l’idée est là et que vous avez une furieuse envie de la concrétiser, foncez !   Ce genre d’article est le fruit de ma propre expérience, il peut donc être enrichie par vos remarques et votre propre idée de la créativité. Dites moi dans les commentaires comment vous générez des idées. Cela m’intéresse beaucoup

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art, créativité, dessin, liste, stimuler


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