Cet article fait partie de la “farandole des blogs”. L’hôte de cet évènement est Danièle du blog “bel et bien.net” qui nous a proposé d’écrire sur le thème de “la persévérance”.
Si j’avais écrit un blog sur les arts-martiaux, j’aurais commencé par une citation d’un maitre de karate disant « un jour d’entrainement c’est un jour de gagné et un jour sans entrainement c’est 10 jours de perdus ». Rassurez-vous, dans cet article je ne vais pas livrer de méthode pour apprendre à être persévérant à la dure, du genre faire 100 tracés de parallèles à main levée tous les jours. Il est vrai qu’il faut une certaine rigueur pour apprendre le dessin mais il faut être plus nuancé pour pouvoir tenir sur la durée.
Tout d’abord, pourquoi les gens abandonnent ?
De ma petite observation, c’est parce qu’ils ont de gros objectifs qui prennent du temps à être atteints que les gens stoppent leur élan.
Ne voyant pas les résultats arriver rapidement, ils arrêtent de vouloir s’améliorer. Ça vous est arrivé aussi ?
Sachez que la persévérance n’est pas synonyme de souffrance, d’efforts pénibles, d’obstacles insurmontables…
Toujours de ma petite expérience, on peut atteindre une attitude persévérante à partir du moment où l’on sait alterner le plaisir de réussir et les défis de l’apprentissage.
Voilà ce que je préconise pour entretenir sa motivation en dessin.
Dans les cours de dessin que je dispose sur internet, j’ai créé une structure afin d’apprendre progressivement à dessiner sans se sentir forcé ou avoir recours à la motivation.
Apprendre à aimer notre dessin pour ce qu’il est.
“Apprendre à aimer ce qu’on a fait”, simple à dire mais c’est difficile à appliquer parce qu’on a tendance à être intransigeant avec nous-même. Selon moi la source du découragement, vient du fait qu’on n’arrive pas à atteindre le résultat qu’on s’est fixé. La ressemblance à une photo par exemple est l’exemple le plus courant.
De plus faire un dessin qui soit fidèle à une image demande du temps, des efforts et de la technique.
C’est difficile, et en fait il y a un paradoxe lorsqu’on fait un dessin d’après modèle. Ce paradoxe c’est que si notre oeuvre n’est pas exactement semblable à ce dernier, ce sont les différences qui nous sautent aux yeux, aussi petites soient-elles.
Donc on se rend plus facilement compte de nos « erreurs » que de nos réussites. Et vous savez ce qui se passe quand on s’attarde trop sur nos fautes ? On risque de se décourager… Alors autre solution sans plus tarder !
Se créer des mini-objectifs facilement atteignables
En plus d’avoir de grandes attentes techniques, ayez quelques petites étapes simples que vous pouvez atteindre.
Avoir un petit objectif d’apprentissage, une petite technique, une petite astuce à appliquer… Quelque chose de facile que l’on est presque certain de réussir.
Le but est de se mettre un défi à notre hauteur. Par exemple, si vous avez réussi à dessiner un paysage au marqueur noir, essayez d’en faire un avec une autre couleur, puis un autre avec deux couleurs…
En plus d’avoir de gros objectifs (comme apprendre à maitriser la perspective oblique par exemple), prenez le temps d’alterner avec des séances où vous travaillerez vos points forts. Ainsi vous vous sentirez fier de vous ! Après tout vous en avez le droit. Avec ça, vous serez plus que prêt pour entamer des chalenges plus difficile !
Pour rester persévérant, prenez plaisir pardi!
Faire de chaque pas un petit plaisir rendra le chemin beaucoup moins long et pénible.
Au lieu de rechercher le résultat, la finalité… Chercher à aimer l’acte de dessiner en lui-même, le fait de tracer des traits, de colorier, de mettre des touches de couleurs, de sortir faire des séances de croquis…
Vous êtes un artiste qui créé de belles oeuvres! Prenez plaisir à dessiner. Si vous le faites, votre humeur transparaitra dans vos dessins.
Soyez “pro-actif”
Un marin sur son bateau peut regarder dans la direction qu’il veut, son embarcation l’emmènera toujours là où le cap est mis.
Pour être bon en dessin il faut avoir une bonne gestuelle mais le plus important c’est ce qui est entre nos deux oreilles. J’en ai parlé dans mon article « le dessin est une tarte au fromage espagnole », on peut s’exercer simplement en observant notre environnement et ce sans bouger le petit doigt ^^.
Une personne persévérante s’exerce sans en avoir l’air et s’entraine à la moindre occasion.
Elle peut :
– Remarquer la manière dont les ombres sont orientées à chaque heure de la journée.
– Regarder un film en imaginant le squelette des acteurs.
– Chercher le point de fuite des bâtiments en sortant du travail…
Plus vous en ferez petit-à-petit et régulièrement, plus vous aurez envie d’en faire plus.
Résumons tout ça
Pour entretenir votre persévérance :
– Créez vous des petits défis faciles à atteindre
– Alterner vos séances d’apprentissage avec des séances où vous mettez en pratique ce que vous savez déjà faire
– Prenez conscience de ce que vous aimez dans le fait de dessiner
– Chercher à être pro-actif dès que vous en avez l’occasion
crédit photo : nyweb2001
hey ! j’adore votre blog .
Merci pour les conseils je crois qu’ils me sont valables dans tous les domaines .
par-contre j’ai 19 ans et , j’aimerais bien savoir si une débutante comme moi pourrais apprendre à dessiner avec de la persévérance , je veux dire si ce n’est pas trop tard ( trop vielle ) ? ( bizarre comme question , non ?)
enfin bref , vos dessin m’ont donné envie d’apprendre a dessiner, et ce que vous faites est magnifique . bonne continuation 🙂
Sans savoir particulièrement dessiner suivant les canons et autres régles de proportion, il faut observer chaque détail par rapport à son voisin .Un portrait , une fois définie l’inclinaison de la ligne des yeux par rapport à l’axe nez, bouche, l’observation du coin de l’oeil par rapport à la comissure des lèvres, la position des ailes du nez par rapport à l’oeil, la courbure de la bouche par rapport au lobe de l’oreille…etc, sont des repères qui permettent la juste proportion du visage.C’est la même observation comparative qui permet de cadrer un paysage.
Jacques
Ne pas se décourager car avez-vous remarqué on a l’impression de stagner et puis d’un coup, un jour, on fait un super truc, on s’épate.
Merci Roy
Eh bien merci Lilas pour ton enthousiasme. On dirait que tu n’as pas besoin de mes conseils pour rester persévérant en dessin ^^. Bravo et continue!
Super article!
Pendant quelques temps j’ai dû mettre en stand-by ma passion qu’est le dessin. Depuis quelques mois je m’y suis remise et depuis j’ai adopté la technique du “Pas un jour sans dessin”. Même s’il s’agit juste d’un petit griboullis sur une vieille petite feuille il faut que je fasse au moins un dessin par jour! Alors, toutes et tous, à vos crayons et surtout bon courage!
Il me manque la patience et pourtant en modelage il me semble que j’ai réussi à en avoir – il faut que je persévère en dessin.
MERCI beaucoup pour ces bons conseils.
bien amicalement et BONNES FETES DE FIN D’ANNEE
Bonjour Linda,
“L’auto-critique” excessive est exactement ce dont je voulais parler dans l’article. Je pense qu’en général, notre manière d’aborder le dessin (ou un autre domaine) révèle une exigence qui n’est pas interne justement. Mais une exigence qui est là parce qu’on veut “dessiner comme…”, qu’on veut que notre dessin “ressemble à…”. Lorsqu’on pense de cette manière, on comprend que finalement on n’aime pas notre dessin en lui-même. Notre plaisir à dessiner est dépendant d’un “modèle” qu’on a espoir d’atteindre.
Merci pour ce retour, je saurai maintenant dans quelle direction orienter mes articles et conseils 🙂
Bonjour,Tout d abord merci de m avoir achete9 une illustration au re9veil matin, c est de9je0 que vous avez appre9cie9 Maintenant pour ce qui est de mon choix de faire des livsoirans poster,c est tout simplement que la qualite9 de l impression e9tait meilleure, et vous offrez la possibilite9 de le mettre sous cadre. Le carton plume (ce qui est expose9 au re9veil matin) risque de se de9grader assez rapidement, et par son epaisseur empeache une protection sous cadre. Si maintenant vous vous sentez trop blouse9 par votre achat, je vous invite e0 en parler e0 Pascal et le remplasser par celui expose9.Bien cordialement, Christophe
Effectivement on peut être très dur avec soi-même ce qui nous freine au final.
Et quand on a peur des erreurs et que l’on manque de confiance en soi, cela nécessite un travail interne.
Ce qui est bien dans ton article c’est que tu nous donnes des choses concrètes qu’on peut appliquer dans notre quotidien.
Merci 🙂
Merci d’avoir partagé votre ressenti par rapport à cette question de la persévérance. Je n’ai pas croisé un seul article, sur le web ni dans les livres que j’ai lu sur le dessin, qui traitait ce sujet. Tous les écrits partent du principe que la personne qui veut apprendre à dessiner est motivée. Or comme pour toutes les activités qui s’apprennent sur le long terme, la motivation n’est pas toujours au rdv. De ma petite expérience, c’est surtout un état d’esprit à avoir, les astuces viennent après.
C’est vrai tout ça, moi c’est quand je rentre après de grosees journées de travail que je ne trouve pas la volonté ni l’envie de dessiner ou peindre. Malgré cela, pendant les weekends ou les vacances, l’envie revient, et là, c’est comme si toutes les envies cachées remontaient à la surface, je ne pense qu’à ça et le plaisir est encore plus fort.
Ton article est très intéressant et je me retrouve complètement dans le fait de penser “dessin” au quotidien même sans crayon. Il n’y a qu’à regarder ce qui nous entoure pour essayer d’y distinguer les ombres, les lumières, les directions… C’est quelque chose que je fais plus facilement que de prendre un carnet croquis et dessiner à l’extérieur. Cela se passe entre moi et moi, personne ne me voit.
Ce n’est bien sûr pas suffisant, il faut entrainer sa main, mais on peut trouver des situations plus propices à un certain mode d’exercice qu’un autre.
Tellement vrai, mon point faible le découragement lorsque je vois le travail des autres.. et le coup de la photo inévitable déception… 🙁
Ma résolution 2012: persévérer en prenant des cours de dessin, acquérir de la technique.
Merci pour ce billet.. ou est mon Faber Castell!!
Cet article se distingue par une sagesse basée sur l’expérience et une vision à la fois hédoniste et progressiste de l’apprentissage des arts.
Personnellement, je m’exerce au dessin et à la peinture, je suis des cours pour adultes dans une académie.
Et je peux dire que je suis un vrai dilettante : chez moi, je ne pratique pas souvent, ce n’est pourtant pas le temps qui me manque. Je progresse doucement. Mais je voudrais m’impliquer davantage dans la continuité, être plus opiniâtre.
Alors, face à ces moments de découragement, comme vous l’avez bien expliqué, ces doutes, ces insatisfactions plus nombreuses que des satisfactions, je n’abandonne pas, j’aime trop ça, disons que je suspens de temps en temps. Et quand l’envie est là, doublée de la volonté (ce sont deux choses distinctes), je reprends le fil de la progression, j’avance pas à pas, je ne me fixe plus d’objectifs démesurés, je préfère parler de tâtonnements, de prise de conscience, de “cheminement d’artiste” (je ne me considère pas comme tel en ce moment)”. Je verrai jusqu’où je peux aller.
Puis-je me permettre de vous donner un conseil ? Il y a quelques mois, j’ai été aux portes ouvertes d’une école des beaux-arts. Lorsque j’ai vu les travaux des étudiants en illustration et en peinture, au début, j’ai pris peur. Cela m’a surpris et je me suis demandé pourquoi. C’est simple : dans ma tête, inconsciemment, j’ai comparé leur niveau au mien. L’idée de ne pas parvenir à un tel degré d’aboutissement m’a effleuré l’esprit. Je me suis calmé en me convainquant que les objectifs des uns et des autres dans la pratique d’un art ne sont pas les mêmes. Et me dis-je, continue à dessiner, à peindre de ton côté. Et on verra bien…
Autrement dit, quand on visite une expo, un musée, une galerie, on peut y puiser des idées mais il est n’est pas toujours judicieux de prendre ces oeuvres comme des références dans son propre travail artistique. Il faut être réaliste tout en croyant en ses propres possibilités.
Bonjour Roy,
Tout à fait d’accord avec toi : de petits objectifs facilement atteignables et les fêter.
Mon problème est que je suis rarement satisfait de moi-même, je cherche toujours l’erreur…. mais c’est dans mon caractère, cela ne m’empêche pas de commencer à poster des dessins dans mon blogs.
Pro-actif, poursuivre, s’entraîner et analyser.
Merci
C’est tellement vrai ce focus sur le petit détail qui ne marche pas… et à l’image de tout dans notre vie : on se laisse décourager par de petits échecs, de petits manques au point d’en oublier tout le reste si beau, si généreux.
Magnifique article, Roy, très encourageant pour ceux qui voudraient oser dessiner !