Cet article est la suite des essentiels du livre « Natural Way To Draw » de Kimon Nicolaides. Vous pouvez voir la première partie en cliquant sur ce lien : lire la première partie.
À la fin de cet article vous saurez comment déterminer les plans sur une draperie et bien positionner les ombres avec une astuce simple.
La connaissance qui manque à la majorité des débutants qui veulent dessiner un corps humain (c’est une astuce très simple mais qui fait une énorme différence dans notre perception du modèle).
La technique des contours rythmés.
Pourquoi reproduire les œuvres d’autres artistes est une bonne idée mais comment le faire bien sinon ça devient une mauvaise idée.
Comment et pourquoi étudier l’anatomie.
Comment insérer une part artistique dans vos dessins d’après modèle.
Avoir ces connaissances en tête vous permettra d’évoluer dans votre compréhension du dessin. Comme l’a suggéré l’auteur dans la première partie de son livre, le dessin est avant tout une affaire d’expérience avec les choses de notre environnement. Un golfeur qui n’a jamais dessiné peut représenter un club de golf car il en a eu une expérience suffisamment prolongée.
Ces techniques vont vous permettre d’affiner votre sens de perception et le résultat est que vos dessins en seront grandement améliorés.
Avec les conseils sur l’anatomie, vous allez vous décomplexer de ne pas en savoir autant sur ce sujet qu’un médecin du sport. Vous éviterez la frustration de vous dire que vous ne connaissez rien du corps humain ou éviter de vous mettre la pression parce que vous pensez devoir étudier le corps avant de pouvoir faire un bon dessin.
Voyons les techniques une par une :
Dessiner un drapé
Le problème lorsque l’on doit dessiner un drapé est qu’il y a parfois tellement de plis qu’il est difficile de pouvoir comprendre exactement comment se structure la forme. Certaines formes sont au-devant, d’autres sont à l’arrière (en général dans l’ombre). Le résultat est que si vous n’avez pas une perception claire de l’entremêlement de ces espaces, votre dessin sera hésitant et vous allez constater des incohérences lorsque vous allez positionner les ombres
Pour que la forme du drapé vous paraisse plus simple à reproduire vous allez utiliser la technique de l’insecte et de l’encre. Qu’est-ce que c’est que cette technique ? C’est simplement que vous allez imaginer qu’un insecte se soit promené sur le tissu après avoir été trempé dans de l’encre. Ce qui va vous donner une ligne en pointillée qui va parcourir l’ensemble du drapé dans un sens.
En faisant cette petite ligne vous allez voir quelles sont les formes qui sont en creux et qu’elles sont celles qui sont en relief. Plus important vous allez mieux voir comment elles s’imbriquent les unes dans les autres.
Christophe il y a un insecte qui a salit ton drap !
Étudier l’ombre et la lumière
Le plus important pour bien représenter les ombres et dans un premier temps de savoir en cerner les contours. Il y a de nombreux livres qui traitent de la manière de dessiner des ombres en utilisant des règles de physique sur l’effet de la lumière sur une forme pour déterminer l’étendue d’une ombre portée. Rassurez-vous vous n’avez pas à aller jusqu’à étudier ces livres.
L’essentiel est de vous demander « comment la lumière affecte l’ombre ? » En vous posant cette question vous serez à même de mieux déterminer l’action de la lumière et pourquoi l’ombre est ce qu’elle est sur le modèle. Trop étudier les livres théoriques vous rendra confus et si vous le devenez, vous risquez d’être paralysé devant votre feuille de papier tant il y a de règles à appliquer.
Ne négligez pas cette partie du dessin car c’est avec l’ombre que vous donnerez le caractère convaincant à votre réalisation ainsi que son expression.
Retenez cette règle pour pouvoir dessiner une ombre correctement :
La forme passe avant l’ombre.
Si vous souhaitez dessiner des ombres convaincantes, il vous faudra dans un premier temps vous assurer que la forme sur laquelle vous la poserez soit bien structurée. Au niveau des proportions mais également au niveau des creux et des reliefs (vous pouvez utiliser la mouche à encre en cas de doute cependant soyez certain d’appliquer un trait suffisamment fin pour être recouvert lorsque vous ferez le remplissage de votre dessin).
Étudier l’anatomie raisonnablement
De même que pour l’ombre, l’étude de l’anatomie ne doit pas être trop poussée lorsque l’on est un débutant dans le domaine du dessin. Certes, connaître l’anatomie permet de rendre les figures que l’on dessine plus claire et de faire ressortir chaque muscle ou groupe musculaire sans ambiguïté.
Cependant trop se concentrer sur l’étude des muscles rendra vos dessins semblables à ceux d’un botaniste. Vous savez ces chercheurs qui étudient la flore et réalisent des croquis très minutieux des plantes et insectes qu’ils voient. Ce sont des dessins superbes de précisions mais dont le mouvement et l’expression artistiques sont absents.
Rappelez-vous cette règle très importante à la place :
Le corps humain est fait pour l’action.
Chaque os, muscle qui le compose a été formé par des millions d’années passées à se mouvoir. Gardez cela en tête lorsque vous dessinez et essayez de rendre avant tout le mouvement du corps avant la musculature. Étudier les muscles c’est étudier comment ils fonctionnent ainsi que leur relation au os.
Au lieu de se concentrer sur l’étude anatomique de manière approfondie, il vaut mieux comme dit l’auteur de l’approcher « comme on dessine au téléphone » c’est-à-dire avec légèreté dans un premier temps. Sinon vous risquez de perdre toute votre énergie à essayer de rendre chaque muscle alors que vous souhaitez rendre le dessin le plus spontané et vivant possible sur votre feuille. Ce qui entraînera désillusion et déception.
Au lieu de cela, consacrez-vous aux conseils de Kimon Nicolaides pour dessiner chaque jour et ensuite agrémentez vos séances de dessins de quelques lectures anatomiques. Cela vous permettra d’assimiler les concepts tranquillement et cela sera bien plus intéressant pour votre carrière de dessinateur sur le long terme.
Analyser le design
Dans ce chapitre l’auteur fait la distinction entre le design d’un objet et l’ornement. D’après vous quelle est la différence entre les deux ?
Le design est la forme qui a été créée par le mouvement, l’agacement des éléments qui résultent d’une action (comme une personne qui s’assoit, le design de sa pose est généré par le nouvel agencement des membres pour pouvoir tenir la position assise) alors qu’un ornement est une forme ajoutée à une autre déjà existante (comme un bijou que l’on porte).
La règle la plus importante à se rappeler une fois que l’on a compris la différence entre ces deux notions est qu’il faut conserver la continuité des lignes pour préserver l’impression de mouvement du corps.
Dans la partie précédente, vous avez lu que le corps est fait pour l’action. Eh bien le moyen de transcrire cette action dans son dessin est de préserver la continuité des lignes, je vous explique ça.
Si vous mettez deux arcs de cercles face à face, il y a immobilité. Pourquoi ? Parce que notre perception va combler l’espace vide entre ces deux formes et recréer la continuité pour former un cercle complet (faisant intervenir une opération du cerveau que l’on appelle la Gestalt).
Une fois la forme complétée, le mouvement du dessin disparaît. Vous voyez que la forme n’a pas besoin d’être close avec le crayon juste l’imagination suffit.
Donc on va éviter ce genre de disposition dans les dessins. À la place on va choisir un agencement en escalier.
Dans cette figure vous voyez une série d’arc de cercle cette fois-ci positionnés en escalier. Ils semblent être enchevêtrés les uns dans les autres. Cette disposition permet de conserver la continuité du mouvement. Notre esprit ne pas compléter aussi facilement la forme que dans le premier exemple.
Au contraire, le regard va passer d’un arc de cercle à un autre de haut en bas. L’œil reste en déplacement et la sensation de mouvement est conservée dans le dessin.
Voici la règle pour maintenir du mouvement dans son dessin :
Utiliser des formes imbriquées les unes aux autres, en décalage. Évitez les symétries.
Vous en saurez plus en lisant cet article où je réalise la chronique du livre « Force » Michael Mattesi.
Étudier en reproduisant
Dans ce paragraphe je vais vous expliquer pourquoi vous devez copier les œuvres d’autres artistes pour mieux progresser. Si vous ne faites pas cette démarche, vous allez passer à côté de nombreuses richesses qui fourmillent dans les œuvres d’art.
Premièrement parce qu’en dessinant vous aller faire attention à chaque détail de l’œuvre qui est en face de vous. Bien plus que si vous ne vous contentiez de laisser aller votre regard d’un bout à l’autre du tableau ou de la sculpture.
Vous en conserverez une trace dans votre carnet. Ce qui pourra vous servir de référence pour un dessin que vous ferez plus tard ou comme source d’inspiration.
Enfin vous allez pouvoir sentir quelles sont les étapes que l’artiste à passer pour réaliser son œuvre. En dessinant les œuvres, vous allez comprendre comment l’artiste a débuté.
Pour en savoir plus sur la copie en dessin, vous pouvez lire une réflexion que j’ai eu à ce sujet en cliquant sur ce lien : n’omettez pas d’apprendre à copier.
Insérer une part d’art dans vos dessins
Pour terminer, voici quelques lignes au sujet de l’art. En prenant en compte ce conseil, vous saurez faire la différence entre un dessin technique et un dessin artistique. Pour cela je vais partager avec vous la conception de l’art de Kimon Nicolaides
Chaque nouvelle expérience est reliée (consciemment ou non) à une autre que l’on a vécu plus ancienne.
Le fait de voir un modèle poser, sa position va vous rappeler quelque chose et vous aurez la sensation de déjà vu dans certains cas. Dans d’autres cela vous évoquera des formes qui n’auront peut-être rien à voir avec le corps humain.
Voyez une étude comme un test de psychologie, plus particulièrement une association de mots. Lorsqu’on vous dit par exemple « maison » vous pensez « cheval », vous créez un lien entre les deux.
Dans son livre Kimon Nicolaides a cité comme exemple d’association le poisson. Non pas que l’artiste va remplacer le corps du modèle par celui d’un poisson mais plutôt va chercher à lui insuffler par le crayon et sa gestuelle, des caractéristiques de l’animal (la fluidité, la souplesse par exemple).
La dernière règle est :
la valeur du modèle est relative.
Le modèle qui pose n’est que le support à votre imagination.
Pour que vous puissiez réaliser un travail artistique à partir d’un corps humain présent devant vous vous devez être accroché à vos expériences passées. Lorsque vous sentez l’imagination travailler et produire une image, captez-là puis superposez là au modèle que vous êtes en train de poser sur le papier.
De cette manière vous injectez une part de vous dans le dessin, le rendant ainsi unique et personnel.
Les plus
- Le nombre d’exercices
- Des phrases inspirantes pour se motiver et progresser
Le moins
- L’austérité de l’emploi du temps donné par l’auteur (très intense)
Vous connaissez maintenant les idées les plus importantes du livre « The natural way to draw ». Prenez le temps de partager cet article (qui m’a pris beaucoup de mon énergie à écrire) sur facebook si vous pensez que ça peut aider des gens de votre entourage 🙂
Bonjour,
Merci pour cet article et les conseils qui vont bien sûr me servir dans ma pratique future du dessin.
A bientôt !